samedi 11 janvier 2014

Clément Prunelle

Caricature exécutée par Henri Daumier 1833

1777,  Clément Francois Victor Gabriel Prunelle naît à La Tour du Pin dans une maison bordant la « place Prunelle ».

Ce futur médecin et humaniste, est petit-fils de fermiers du Vion. Son père également médecin est aussi député suppléant à l’Assemblée Législative en 1791. À la Révolution, le jeune Clément fréquente le Collège de Vienne jusqu’à sa fermeture.

Puis, il se fit « cultivateur » tout en apprenant l’anglais, l’italien, l’espagnol, l’allemand et le grec, aussi bien que sa langue maternelle, le latin étant déjà acquis. En 1794, il entre à l’Ecole de Santé de Montpellier. En 1799, Bonaparte est en Egypte, la peste se propage et il faut des médecins ! Il s’embarque alors à Toulon mais est arrêté à Malte par les Anglais. Il réussit à se sauver pour Cadix et visite l’Espagne.

Devenu médecin militaire, il fait la campagne d’Italie, du Rhin, d’Allemagne pour être promu médecin principal. Lors de la bataille d’Austerlitz, il aura 2000 blessés à soigner et se retrouve au Val de Grâce.

En 1807, il est professeur de médecine à Montpellier, pour aller ensuite à Lyon où sa réputation lui attire la clientèle de Châteaubriant et même celle du Roi Louis-Philippe.

Un des deux exemplaires de cette gravure au trait, a été offert à la municipalité à l’occasion des fêtes du patrimoine 2005. Y figure au dos, l’annotation manuscrite : Mademoiselle Jackie Prunelle, aux amis de son père, hommage de l’Ecole de Gravure de Lyon à Mr Prunelle son fondateur 1848.

Député de la Tour du Pin, il est Maire de Lyon, et de Vichy où il développe la station thermale. Il contribue à la modernisation de l’agriculture et au développement de l’hygiène et de la santé publique. Ce que l’on sait moins c’est que le Docteur Prunelle, maire de Lyon au moment de la révolte des canuts, était au milieu de la mêlée comme en atteste la proclamation du 1° décembre 1831 et l’avis municipal du 19 février 1834. Dans la mémoire des canuts, il aurait été à l’origine de la répression de la révolte.

Buste exécuté par Honoré Daumier.

Proclamation du 1° décembre 1831

Une proclamation est affichée dans la journée. Elle est signée par... Prunelle, maire de Lyon et membre de la chambre des députés. Il a été complètement absent au moment des trois journées de l’émeute. 
Quelques extraits :
"C’est le coeur navré de douleur que je me vois appelé à reprendre la direction de l’administration municipale. Que d’événements funestes, que de maux inouïs ont fondu sur nous ! La seconde ville du royaume, la capitale du Midi, Lyon, que toute la France se plaisait à nommer la "Cité-Modèle", a été le théâtre des désordres les plus effrayants !!! Je cherche à me persuader qu’aucune main lyonnaise n’a trempé dans les crimes que signale la rumeur publique (...) J’éprouve néanmoins quelque soulagement en apprenant que l’amour de l’ordre a remplacé aussitôt la violation des lois. Lyonnais ! vos pères sont morts en combattant l’anarchie ; vous vous étiez toujours montrés dignes d’eux ! Qui vous a fait oublier tant de traditions honorables ? De perfides conseils ont seuls pu égarer un grand nombre d’entre vous (...) Ouvriers en soie ! Le bénéfice de toute fabrique est essentiellement lié au maintien de l’ordre public. La paix allait augmenter la masse du travail, et vos salaires se fussent accrus au-delà même de nos espérances. Le trouble, qui a été jeté dans notre ville, a tout compromis ; il arrête les demandes ; il éloigne les acheteurs ; il sert de cette façon, et à votre insu, la rivalité des fabriques étrangères."

Décédé à l’âge de 76 ans, il est enterré à la Bâtie-Montgascon où sa tombe a failli être perdue. Certains disent que cette terre du Dauphiné l’a accueilli afin que la fureur des canuts ne le poursuive jusque dans la tombe !


La place Prunelle vers 1910. Le café Jouffray est devenu aujourd’hui "le Prunell’bar." À gauche, la rue de Saint Clair, aujourd’hui rue de la République, à droite la montée de l’église.

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