vendredi 17 janvier 2014

Le baron René Raverat


Singulier héros de Crémieu, le Baron Raverat (1776-1851) a fait toutes les campagnes depuis la Révolution. Il n’apprend à lire qu’à 24 ans, mais manie le sabre à merveille et reçoit le commandement du 4ème bataillon des gardes nationaux de l’Isère.

René Claude Jean Raverat est né à Crémieu le 23 janvier 1776. En 1791, dès l'âge de 15 ans, il s'engage au 21° Bataillon de l'Isère. La liste des campagnes auxquelles il participe est longue... 1796-97, Armée d'Italie ; 1799 avec Massena à Zurich ; 1800 avec Moreau à Hohenlinden ; 1802-1805, avec Leclerc aux Antilles ; Camp de Boulogne-la Grande Armée, Ulm, Austerlitz, Iéna...

Pendant la campagne de Pologne contre la Russie, en 1807, c'est lui qui à l'aide de 12 grenadiers volontaires, restaure le pont qui allait rétablir les communications entre la Vistule et le Niémen. Le succès de sa tentative audacieuse lui valut l'éloge de Napoléon. Le 10 avril 1809, on le voit enlever à la baïonnette une redoute défendue par une puissante artillerie et faire prisonnier le commandant de l'ouvrage ! Napoléon le complimente devant le front des troupes et le nomme baron de l'Empire.


Sous l’Empire, on devient baron pour des faits d’armes. Lieutenant au 57e de ligne, il devient baron de l'Empire par lettres patentes du 25 mars 1810.

Peu après Wagram, en raison de ses blessures, Raverat prend sa retraite... Il a alors 33 ans.


En janvier 1814, les autrichiens s'emparent de Genève et se dirigent sur Lyon. Raverat enrôle ce qu'il peut, s'établit au château de Vertrieu et fait sauter le pont de Sault ! Le 14 février, il arrive à La Tour du Pin, occupée par un détachement de hussards hongrois. Il pénètre dans la ville et chasse cette avant-garde ennemie. Dès la délivrance de la cité, il organise un bataillon de volontaires, véritable corps franc où chacun s'équipe à ses frais.

Le 15 février 1814, il attaque au lieu dit "Le Gaz" qui est un terrain bas, marécageux, traversé par la Bourbre, de défense très facile, où la colonne autrichienne est arrêtée. Il la met en fuite vers les Abrets. Les autrichiens évacuent Pont-de-Beauvoisin où le Baron Raverat entre à 17h, acclamé par la foule. Les gendarmes tombés au champ d’honneur au "Gaz", le 3 février 1814, sont vengés !

Le 21 mars 1814, le Maréchal Augereau fait évacuer Lyon par ses troupes pour se diriger sur Grenoble... Le Baron Raverat reçut l'ordre de licencier ses bataillons, et se retira à Crémieu jusqu'en mars 1815. Pendant les Cent jours, Napoléon lui confiera le commandement de la Garde nationale. Suspect sous la Restauration, il est arrêté puis relâché.

Complètement ruiné, il gère un café à Lyon où il meurt en 1851...

Sources : Bullentin n°4 " Tout autour de La Tour", Sur les traces des Bonaparte (2003).

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