samedi 1 février 2014

1805 : Mais où sont les fastes de l’Empire ?


Avril 1805, dans une note impérative, le maire de la Tour engage la population à «tapisser devant chez soye.» Parce que le couple impérial passe dans notre bonne ville de la Tour du Pin! La ville se tapisse alors d’«arcs de triomphe, de trophées, de couronnes et aigles tenant la foudre en leurs serres.» Les fleurs et cœurs enflammés sont à profusion. 


Durant tout l’Empire, la vie municipale monotone et passive peut se résumer à deux mots : silence et obéissance. Les réunions du Conseil sont rares et brèves. Les délibérations sont d’un laconisme qui contraste avec l’abondance révolutionnaire des années précédentes. On sent qu’un maître interdit les vaines discussions. Le maire et ses conseillers sont soigneusement sélectionnés, en 1806 c’est Lhoste, Picot La Beaume, Ollivier, Perrichon et Chapuis. Ils sont occupés à des choses purement administratives : le rétablissement de l’octroi qui taxe les marchandises qui rentrent et sortent de la ville ainsi qu’une multitude d’impôts nouveaux. Les sonneries de cloches, l’acquisition d’un cimetière nouveau, des fêtes courtisanesques pour le baptême du roi de Rome, la poursuite des conscrits réfractaires, retardataires et déserteurs, et enfin la distribution de terres qui seront ensemencées en betteraves.

L’administration municipale dépend étroitement du sous-préfet qui «permet au Conseil de s’assembler pour délibérer sur ce sujet : le choix d’un garde -hampêtre qui serait aussi commissaire de police.» Mais enfin, le 15 juillet 1813 le Conseil demande que  le gouvernement laisse à la Commune plus de latitude dans la disposition de ses revenus, afin qu’elle puisse rembourser ses dettes et faire des réparations urgentes, acheter une pompe à incendie.»

La même année le canton de la Tour du Pin fournit 8 cavaliers équipés et habillés avec leur cheval pour un coût de 895 francs. Il fallait redonner du faste à l’Empire après cette désastreuse retraite de Russie...


Prise d’armes place Antonin Dubost : la ville résonne sous les salves d’honneur lors du bivouac Napoléonien du Château de Châbons en septembre 2002.

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