jeudi 6 février 2014

1920 : On a fermé l’église !


1920 : les turripinois ont célébré les fêtes du 11 novembre sans gaîté, l’église est fermée jusqu’à nouvel ordre. Pour le service des malades, des sacrements et des funérailles, les fidèles doivent s’adresser aux curés des environs. C’est l’excommunication promise à ceux qui voudraient passer outre cette interdiction!

Un "comité de défense catholique" est créé pour exercer les droit des catholiques et l’exercice du culte. Les sœurs garde-malades et les sœurs de l’hôpital menacent de partir mais annulent leur départ dans un souci de conciliation...

Le nouveau presbytère construit en 1902
L’archiprêtre à la tête couronné de cheveux blancs vit depuis longtemps dans un presbytère construit en 1902 sur des plans acceptés et modifiés par lui. Agrandie au dernier moment, la ville donne un bout de terrain pour le jardin. Le tout a été financé par un emprunt contracté par la ville au Crédit Foncier et donné gratuitement pour l’usage des curés de la Tour. Mais en 1905, la loi de séparation de l’église et de l’État impose une location de la cure, et un bail est établi. Estimé à 500 francs, le loyer est réduit à 200 francs pour l’usage de Gros, l’archiprêtre de l’époque. En 1919, après le décès de l’archiprêtre, l’abbé Villon demande des réparations et la ville décide alors de porter le loyer à 1000 francs estimant que cela représente la valeur locative réelle pour ce bâtiment de 15 pièces. S’ensuit un marchandage entre l’évêque, Mgr Caillot qui propose d’abord 260 francs puis 500 francs et la ville qui accepte 800 francs.

S’ensuit une mini révolution locale ou des tracts sont distribués, les affiches défendant les positions des deux partis couvrent les murs et des pétitions circulent pour être portées à Antonin Dubost, le maire de l’époque. Un groupe fidèle a proposé de se cotiser et de payer les 300 francs de différence, mais le curé Villon refuse, préférant aller jusqu’au bout du conflit.

Cette question du presbytère de la Tour du Pin est symptomatique du mauvais climat qui règne entre les autorités municipales et l’église. Il s’ensuit toute une bataille politique qui nuit au maire Antonin Dubost déjà bien connu pour son anticléricalisme. Mais comme après toutes les tempêtes, le calme a fini par revenir dans la "bonne ville de la Tour du Pin..."


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