vendredi 7 février 2014

1940 : La Drôle de guerre à la Tour du Pin


Début juin 1940, on commence les restrictions par le sucre dont on délivre 750 grammes contre le coupon n° 7. Par la suite les rations journalières oscilleront entre 100 et 350 grammes par jour pour le pain ; de 180 grammes par semaine pour la viande ; de 500 grammes de sucre par mois. 

Le 11 juin, il y a des échanges de coups de poing aux usines Walrawes de Saint-Clair (aujourd’hui Dickson) qui emploient des Italiens plus ou moins naturalisés. Beaucoup rejoignent l’Italie fasciste et la gendarmerie emmènent les transalpins suspects dans un camp près de Vienne. Dans la rue, il y a une cohue indescriptible : sénégalais, soldats de toutes armes, spahis, piétons, scouts, femmes échevelées et gosses effarés.

Le 18 juin, des formations sanitaires du XI corps arrivent à la Tour du Pin. Le parc est formé sur le Champ de Mars avec du matériel en bon état et parfaitement entretenu. Tenue correcte des hommes, mais la sentinelle baïonnette au canon a laissé un large pan de chemise passer sous son ceinturon subi les quolibets des enfants. Une partie du corps sanitaire fait retraite et se retrouvent à Gray qui a été prise par 4 motocyclistes allemands qui y sont restés seuls 24 heures. Le reste du corps resté à la Tour du Pin sans ordre va droit devant lui sans savoir ou aller. Grenoble ou Chambéry ? Ils supposent candidement que l’armé des Alpes va faire front contre les Allemands quand ils arriveront.

À la sortie de la Tour du Pin, sur la route de la Chapelle (en face de la fontaine), ainsi qu’à la Combe (devant Lidle actuel) de pauvres barricades de tonneaux pleins de pierres, tombereaux chargés pour fermer la chicane et arbres coupés. À la Chapelle devant la vieille forge, vingt mètres avant la route de Rochetoirin, une aussi piteuse barricade faite de poteaux en ciment avec des maigres troncs plantés obliquement en terre. De quoi arrêter des motocyclistes, mais il faudrait des hommes derrière et il n’y en a pas!

Puis à Lyon déclarée «ville ouverte», les 19 et 20 juin, les tirailleurs sénégalais du 25e RTS disposés autour de la ville reçoivent l’ordre de «résister sans esprit de recul» face aux troupes nazis bien supérieures en nombre et en armement qui déferlaient du nord par la Nationale 6 et de l’ouest par la Nationale 7.

Char américain, place Antonin Dubost

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