mercredi 19 février 2014

Le cimetière de la Tour du Pin


Cette vue aérienne prise début octobre 2008 (de façon acrobatique!), fait découvrir le plateau du cimetière juste entre les deux vallées. C’est à cet emplacement que le château féodal fut détruit en 1591 par les Napolitains.

Le cimetière de la Tour du Pin autrefois autour de l’église romane, a été transféré au bout du plateau de St Claire, au moment de la construction de la nouvelle église vers 1880. Comme tous les cimetières, il témoigne de l’évolution des mentalités, des pratiques funéraires et culturelles, mais également de l’habileté artistique des tailleurs de pierre.

Avant la révolution, il n’y avait pas de sépulture particulière, la plupart des morts étaient enterrés dans des fosses communes, donc sans laisser de traces pour le patrimoine. Seuls quelques notables ou les membres du clergé, haut placés, avaient droit à un signe distinctif et une sépulture à la hauteur de leur mérite terrestre.

Ce n’est qu’avec la loi de 1804 qu’apparaissent les monuments funéraires. Ceux qui datent d’avant sont rarissimes. Et le déménagement des cimetières à la périphérie des villes a fait disparaître à jamais les plus anciennes sépultures... La standardisation des stèles et la vitesse avec laquelle les cimetières se sont transformés ces dernières années font que la sauvegarde du patrimoine funéraire est devenue une nécessité urgente.

Une des deux chapelles conservées

Il ne reste actuellement que deux chapelles, mais beaucoup d’autres monuments méritent d’être conservées ne serait-ce que par leur style monumental ou par leurs grilles ouvragées. 

Les amoureux du patrimoine pourraient devenir le parrain d’une tombe et l’entretenir. On raconte qu’après un jour de grand vent de novembre où toutes les chrysanthèmes s’étaient envolés au milieu des allées, un passionné d’histoire les a placées consciencieusement devant les tombes des personnages illustres de notre ville ou celles qui ont un intérêt artistique. Le militantisme historique va jusque-là!

Tombe de Pierre Vincendon

Témoin de la violence des combats, le hameau de Valchevrière, en pleine forêt, a servi de camp aux maquisards avant d’être le lieu d’un sévère affrontement les 22 et 23 juillet 1944. Sur le belvédère qui domine le village, le lieutenant Chabal et ses hommes dont Pierre Vincendon, se sont sacrifiés pour retarder l’avance allemande et sont morts les armes à la main. Les maisons furent ensuite incendiées.

Tombe de Romain Bouquet

L’intérêt de ce monument est l’épitaphe que Romain Bouquet a rédigé lui-même pour être certain d’être bien servi. «Souvenir au courage civique à la haute intelligence à l’âme incorruptible d’un enfant du peuple Ici repose Romain BOUQUET décédé à La Tour-du-Pin le 20 juillet 1854 à l’âge de 45 ans.» Il a été secrétaire de mairie en 1831, et nous a laissé plusieurs écrits : "L’Histoire du Canton de La Tour-du-Pin" , un "Journal" (1848-1853), une "Histoire de La Tour-du-Pin pendant la Révolution."

Tombe d’Antonin Dubost (lire l'article qui lui est consacré : ici)

Tombe d’Antonin Curty (lire l'article qui lui est consacré : ici)

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