samedi 15 mars 2014

Les canons de Virieu


À la suite de son passage dans le Dauphiné en 1662, Louis XIII offre à Laurent II Prunier, Seigneur de Saint-André et de Virieu, Président au Parlement de Grenoble, sept canons tous marqués de la fleur de lys. Ils sont depuis exposés au Château de Virieu sous la voûte des arcades du XVIIème.

Ces canons ont été pris aux protestants après le siège de Montpellier et la paix conclue le 18 octobre 1622. Il parait que la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier porte toujours la trace des impacts des boulets de ces canons.


Les roues de bois et leur cerclage semblent bien légères pour des armes destinées à franchir de grandes distances, mais elles sont tout à fait dans le style de l’époque.

Depuis, deux d’entre eux ont disparu au fil de l’histoire : le premier, en 1790 lorsque des officiers de la garde nationale perquisitionne le château et ne trouve que quelques vieux fusils. Mais ils transportent en ville trois des canons pour apprendre la manœuvre à la garde nationale. Puis en 1792, les canons restant au château inquiètent, il ne faudrait pas qu’ils ne soient dérobés par l’ennemi pour être dirigés contre les citoyens. L’année suivante, ils rejoignent les autres pièces dans l’arsenal de la Tour du Pin.

Enfin au XIXème siècle, un canon devait célébrer triomphalement le mariage de la fille du marquis Wilfrid de Virieu. Mais il explosa lamentablement, fort heureusement sans blesser personne! Un morceau du fût éclaté est encore conservé au château.


Ces canons du début du XVIIème siècle sont de petit calibre et fabriqués en fonte de fer. Leurs affûts semblent fragiles et sont démontables pour être transportés facilement à dos de mulet. Mais sous Louis XIII l’artillerie est une force de frappe faite pour effrayer. Il s’agit de faire beaucoup du bruit, de fumée pour effrayer l’adversaire! Ce type de canons était produit en grande quantité dans les Flandres. Bon marché, ils étaient destinés à exploser ou à être perdus. 

On peut alors douter de la valeur du cadeau de Louis XIII, mais il faut y voir la valeur du symbole de la puissance. La chronique rapporte que lors du siège de Montauban, il éprouva quelques difficultés à prendre la ville. Il ordonne alors de «balancer de l’artillerie à tout v » et 400 canons tirent en même temps produisant une grande confusion en ville qui résiste quand même. Depuis, lorsque l’on fait trop de bruit, on parle des "400 coups"!

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