mardi 11 février 2014

Tous les chemins mènent à la Tour du Pin


Depuis la nuit des temps, la voie de communication suit la Bourbe. Les nombreux méandres de la rivière turripinoise ne permettent pas de suivre le fond de la vallée. La voie romaine Lyon-Vienne-Bourgoin-La Tour du Pin- Turin-Milan-Rome suivait la rive droite de la Bourbre un peu plus au nord de la route nationale actuelle. C’était la grande voie du pays, celle de Cessieu à la Tour, les deux centres importants, la route continuant jusqu’à l’Italie par le Grand Saint Bernard. Sur la vire gauche une route relie La Tour du Pin à la vallée de l’Hien par Saint-Victor de Cessieu.

Les premiers rails sont posés en 1856 et la gare est inaugurée en 1860. Bien que le modernisme ait transformé la gare, elle a gardé l’aspect qu’elle avait il y a déjà un siècle.
Jusqu’à l’avènement du chemin de fer en 1861, il n’y a rien de bien intéressant à signaler, en dehors des quelques chemins vicinaux. Il y a le chemin n°16 qui relie La Tour du Pin à Morestel, le n° 17 qui relie à Virieu et le n° 38 qui relie Aoste. Cette information est venue jusqu’à nous par un recueil des actes administratif de 1857 qui mentionne les contributions en argent ou en prestations à propos de la construction de la ligne de chemin de fer.


Le train rythme la vie du canton...

Elle se construit à deux voies et dès le départ on aurait dû donner une grande importance à la gare de la Tour du Pin. L’emplacement de celle ci était initialement prévu vers l’ouest, mais ce projet s’est heurté au propriétaire du moment, qui n’était autre que le sénateur Reymond qui invoque la dévalorisation de sa propriété. Dommage car l’embranchement pour Chambéry doit être déplacé à Saint André le Gaz. Heureusement que l’industrialison de notre canton redonne rapidement de l’importance à la gare, tant niveau voyageur que marchandise. À la fin du XIXème siècle, les trains se dirigeant vers Grenoble transportaient 500 tonnes de marchandises et au retour ils transportaient 850 tonnes. Il fallait tenir compte des courbes et de la rampe de 15 mm qui débutait dès le pont de St Didier. À noter que lors de la construction du TGV, le Réseau Ferré a dû décaisser à cet endroit.


De nombreuses marchandises arrivent par la gare : l’alfa et la laine pour les couvertures Giroud de Saint Victor de Cessieu, le chanvre avec tous les produits que demande son utilisation à la fabrique de toile de Saint Clair de la Tour notamment huile de lin, talc, craie, kaolin, alun etc. Il y a les métaux cuivreux pour l’appareillage électrique de Louis Pommier. Quant au charbon industriel nécessaire aux tissages et à l’usine à gaz, il provient des bassins du Gard et de St Etienne. Restait le charbon qui provenait de la Mûre et revenait moins chère en raison de sa proximité. La gare « exportait » de la Tour du Pin les produits fabriqués sur place et les produits alimentaires, notamment le beurre et fromage de Marlieu.

D’après des notes datées de 1946.

Source images : www.delcampe.net

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